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par Nicolas Paquin (alias Charles Blondeau)
A Montréal, notre correspondant Québéquois est allé voir "Le Fou Chantait" de François Maranda. Un spectacle intimiste en forme d'hommage que nous avions annoncé sur ce site. Il nous livre aujourd'hui une critique intéressante et motivée qui donne envie de dévouvrir ce spectacle en Europe. Un jour peut être ? Avis aux producteurs!
Jeune animateur radio, humoriste, faisant dans la chanson style crooner, François Maranda a monté un hommage à Charles Trenet, où il entre dans la peau du Fou chantant. Brillant, il a collé les grands succès de Charles à la vie de ce dernier, qui nous est rappelée durant le spectacle via Hélicoptère , une chanson de l'album Fais ta vie. Brillant d'autant plus qu'il a eu le bon goût de s'être fait accompagner d'une pianiste et d'un contrebassiste.
Du point de vue de l'homme, François Maranda a un mérite indéniable. Il faut être audacieux pour présenter, à la Place des Arts de Montréal, un spectacle sur Trenet, dans un style treneto-humoristique. A l'heure où l'on n'entend que des voix de fausset qui se prennent pour des chanteurs d'opéra avec des textes sans fond, offrir les poèmes de Trenet, pour un débutant, faut le faire !
Maranda a une voix un peu basse pour dire qu'il imite intégralement Trenet, et je ne doute pas qu'il maîtriserait très bien Sinatra. Néanmoins, il rend à merveille des chansons comme <!--DEBUT DU SCRIPT -->L'âme des poètesou Revoir Paris
A quel point connaît-il Charles et son oeuvre ? Je l'ignore. Mais il est fort à parier qu'il s'est inspiré, pour chanter A la porte du garage <!-- FIN DU SCRIPT-->par exemple, d'enregistrements que tout bon trenetophile reconnaîtra. Et c'est très bien.
Quant à la prestance sur scène, mon jeune âge m'empêche de dire si Maranda rend bien le Charles Trenet des années 1937 à1960, ce qui constitue, grosso modo, la période converte par le spectacle. Il est clair que Maranda passe de l'imitation intégrale (gestuelle, costume, etc.), à l'interprétation plus personnelle puisqu'à certains moments, il fera, par exemple, jazzer La folle complainte
.
A ma connaissance, Trenet utilisait ses pauses pour parler de lui, nous raconter des histoires sur ses "petites chansons" et jouer avec les mots. Maranda essaie plutôt d'entrer en contact avec son public, de le faire participer ou d'avoir, d'une certaine façon, son appui. Chez un jeune artiste, c'est normal, et il le fait très bien.
Voilà donc un spectacle comme on voudrait en avoir plus au Québec. Depuis l'an dernier, c'est le second hommage rendu à Charles à Montréal. Cet hommage intime succède à un spectacle de grande envergure, de Rozon. Malheureusement, ces spectacles sont ponctuels (une ou deux soirées), et s'adressent à un public conventionnel. Pour cette raison, ce sont les chansons plus connues qui sont interprètées. Même Charles, qui nous servait ses grands succès, glissait à l'occasion Le revenant .
Et voilà ce qui est triste actuellement : nos radios ne nous servent jamais de Trenet. Alors, on est très loin de redécouvrir des airs formidables, comme Le Grand Café , Le piano de la plage ou Fais ta vie et, pourtant, il y a là un trésor de textes et de mélodies !
Pour être complet, l'hommage exige de sortir des sentiers battus. Mais, il faut avouer que, par les temps qui courent, le seul fait de faire un hommage à Charles Trenet est digne de mention!
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