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par Nicolas Paquin (alias Charles Blondeau).
J’en suis sûr, Charles aurait résolu cette question de pédales ainsi :
« je ne suis pas un pédophile, mais un cycliste ».
« Une tapette : il collait un de mes amis, technicien à Radio-Canada » me disait au homme au sujet de Charles. Le débat est lancé sur la sexualité du Grand Charles. Mais quel débat ? Y a-t-il un débat ?
J’apprenais récemment ce méga-potin : le drôle d’Albert + Charles. L’auteur de l’Âne qui mange des roses aurait donc été à l’origine du mythe ? Pourquoi personne ne me l’avait dit avant ?
Si on fouille les chansons de Charles, les équivoques sont nombreuses : Johnny, tu me manques, Banlieue de banlieue, l'Abbé à l'harmonium, ou même, pourquoi pas, la finale de Y'a un grillon dans ma maison
Pourtant, Charles, avec raison, se fout toute sa vie de l’ordre établi et chante Lisette, Marie, Suzon, Lison, Paule, Frédérica, confirme que Michelle prend un e à la fin et ne fait pas que cueillir des pâquerettes avec la plus belle des filles du Jardin extraordinaire. Je considère à juste titre que les chansons de Charles sont trop personnelles pour que la présence féminine ne soit qu’un leurre. Le ton des rumeurs avec Guylaine Guy ou Simone Signoret s’est renforcé avec Monique Pointier ou Corinne Luchaire, et ses amours de jeunesse, Hélène, Jessica au cap Ferret ou Suzy ou Eva à Berlin prouvent que Charles a aimé la femme.
Jean Cocteau, homosexuel reconnu, a dessiné Charles avec les ailes d’un ange. Chercher à démystifier la question sexuelle chez Charles serait rechercher le sexe de cet ange. Ayant enterré la plupart de ses contemporains, peu de témoignages sur ce sujet sont disponibles. Seuls son entourage et sa parenté, à mi-mots, pourraient nous aider à saisir ce côté de Charles. Cependant, cela ne doit pas se faire dans une optique de chasse à la sorcière (ou au sorcier, m’enfin!), mais pour mieux expliquer les liens entre cette tranche de la vie de Charles et son œuvre.
Quant à savoir si Charles a versé dans le vice, et si cela remonte à un événement de son enfance, cela reste aussi nébuleux que ces vers :
vrai le petit pensionnaire
qui se trouvait orphelin de sa mère
vrais ce dortoir, c’est ombres noires
toutes en soutanes de désespoir
(Vrai ! Vrai ! Vrai ! - 1981)
À Télé-Québec, Gilbert Rozon confiait récemment qu’il dénichait souvent, à la demande de l’artiste, un jeune homme de 20 à 26 ans pour s’asseoir près de la scène lors des spectacle, jeune homme qui accompagnait parfois l’artiste par la suite… Nouvelle qui a remis Charles en première page des petits potins ! On ne parle pas ici de pédophilie, au grand déplaisir de ceux qui veulent guillotiner Trenet !
Lors de son passage à Montréal en 1993, j’avais 15 ans et c’est sans gêne que je portais un t-shirt à son effigie, et je doute que d’autres adolescents en feraient autant si Trenet, plutôt que de rimer avec talent, fantaisie, marginalité ou profondeur, aurait rimé avec homosexuel.
Car si, pour certains, Charles a favorisé le coming out, il a pour d’autres, incité à ne pas en finir, et dans les deux cas, c’est tant mieux. Et c’est pour cela qu’on ne doit le récupérer pour aucune cause : je ne voudrais pas que Charles Trenet devienne le symbole d’un anti-dépresseur !
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CHARLES, OU LE SEXE D'UN ANGE ! | Connexion/Créer un compte | 3 Commentaires |
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