A la demande de Jeannette du 21.11.2011 dans cette rubrique, voici le
texte.
(Paroles de Charles Trenet ; musique de Johnny Hess)
Au coin des tableaux noirs
Au fond des grands dortoirs
Ils traînent leur ennui
Les petits punis
Ils rêvent des beaux dimanches
De leur mère en robe blanche
Ils revoient la maison
le grand jardin du pont
La rivière qui chante
et doucement serpente
lente comme un regret
à travers la forêt
Mais tout cela est loin
et tout seuls dans leur coin
ils sanglotent sans bruit
les petits punis.
Après c’est le régiment
vite à droite alignement
Le sergent jamais content,
les corvées et la prison
pleine d’air dégoûtant
à vous donner des frissons,
l’exercice tous en rond
et le réveil au clairon.
Au fond des cachots noirs
où sombre tout espoir
ils traînent leur ennui
les petits punis.
Un peu plus tard, mariés
Ils croient avoir un foyer
Leur femme a bien trop d’amis
et chaque soir on va danser.
Mais eux, les petits punis
toujours seuls et délaissés,
ils garderont les enfants
jusqu’au retour de maman.
Alors quand vient le soir
sans amour, sans espoir
ils traînent leur ennui
les petits punis.
Ils revoient leur jeunesse
dont ils retrouvent l’ivresse
ils revoient les dortoirs
et les vastes couloirs,
la sortie du collège
sous les boules de neige
et le petit soldat
dormant avec les rats.
Mais tout cela est loin
et tout seuls dans leur coin
ils sanglotent sans bruit,
les petits punis.
(Editions Broadway 1937)
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