Dominic - 27/2/2006 à 14:37
Nicole qui m'écrit de Taïti, m'adresse le courriel suivant, que je ne
résiste pas à partager avec vous. Cette aimable correspondante m'avait
contacté car elle aurait voulu acquérir le volume "La Route Enchantée",
paru en 1981 et épuisé à ce jour. Je lui conseillais la biographie, bien
complète, de Richard Cavano, qui fait référence.
-----
Chers amis, chère amie ou cher ami,
Infiniment merci pour votre prompt message, et toute ma gratitude aussi
pour ce témoignage d'amitié à la mémoire de Charles Trenet en belle
générosité. Alors je vous envoie avec bonheur, les senteurs du tiare de
Tahiti, son ciel immense sur son océan immense, ses chants, ses rires, car
vous le méritez.
(...) je dispose du beau volume de Monsieur Richard Cavano. Je l'ai acquis
dès qu'il est sorti. Hélas il n'évoque pas du tout, un moment ass ez
important de la vie de Charles Trenet. En effet, dans les années 1937,
surtout 1938 et aussi le début de l'année 1939. j'eus le bonheur immense de
"rêver". Je rencontrais très souvent Charles Trenet, à l'âge de dix ans
pour moi, dans notre superbe escalier, du 68, rue de l'Aqueduc, dans le
10ème arrondissement de Paris. Il le descendait, aérien, rapide et le
montait de la même façon, quatre marche à la fois ! ou presque. J'étais
éblouie, car il était fréquemment accompagné d'une superbe créature
flamboyante et parfumée, sa partenaire Jacqueline Pacaud, dans le film "La
route enchantée" et qui habitait dans l'immeuble, chez ses parents. Etant
voisine, chaque jour et surtout en fin de soirée, je me rejouissais
d'entendre les répétitions, les créations des succès impérissables, et je
les répétaient, tout en m'appliquant à me bien préparer au spectacle de
l'Ecole communale de la rue Louis Blanc, où dans le même temps, on y
faisait la collecte de dons pour les amis espagnols, en conflit. Le
spectacle scolaire évoquait le Carnaval de Venise, avec ses gondoles sur le
Lido, les pierrots, les colombines, tous les masques. Il y eut aussi le
:"God Save the Queen" apprit pour la venue de la famille royale en visite
en France.
Charles Trenet était le plus étourdissant, peut-être est-ce grâce à lui que
j'ai choisi de venir à Tahiti, pour terminer ma vie, qui sait ? Il
arrivait venant d'Amérique, dans une longue voiture blanche décapotable,
toujours avec Jacqueline Pacaud, c'était le suprême du quartier. Aux beaux
balcons, en face de notre immeuble, tous étaient en admiration. Quelle
joie ! J'eus aimé le rencontrer, par la suite, hélas ce ne fut jamais
possible.
Je suis partie en Asie, en Afrique, un peu sur tous les continents.Voilà,
l'histoire d'un soleil dans ma vie qui ne s'éteindra jamais. Il fallait que
que je vous confie cela, à vous ses vrais amis à qui va ma gratitude
aimablement distinguée.
Nicole Berrier.
|