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Le Forum des amis de Charles Trenet
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Auteur: Sujet: Monsieur Trenet

Membre senior





Messages: 11
Inscrit(e) le: 25/9/2002
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  Posté le 3/12/2002 à 18:36
Cet été, après avoir visité la maison natale de Charles, à Narbonne, j'ai lu (lu? dévoré!) "Monsieur Trenet" par Richard Cannavo.
Je voudrais savoir si c'est effectivement une bonne biographie. En existe-t-il d'autres qui puissent en quelque sorte "compléter" cet ouvrage?
Il me semble que l'auteur n'ait pas parlé de détails quelque peu "gênants".
Par exemple, il me semblait que les années 60 euent été pour Trenet plutot désastreuses... bien que le chapitre en question se nomme: "Le bagne du rock", Cannavo affirme que pendant les années 60, Charles a toujours eu un franc succès quand il se produisait en public, surtout si le public était jeune.

Non seulement, mais, (presque) chaque fois que je parle de Trenet avec une personne d'un certain age, on me parle de l'affaire des ballets roses (je ne suis pas si ça s'appelle comme ça, car je n'en connais rien).
Pourquoi la biographie de Trenet ne traite pas ce sujet? Ensuite, Cannavo ne parle pas une seule fois de l'homosexualité de Trenet. Pourquoi?

merci d'avance


ps: Je m'excuse des éventuelles fautes d'ortographe.

 
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Non enregistré


  Posté le 3/12/2002 à 20:49
Cher Florian,

Oui, oui, oui - il faut lire Richard Cannavo, c'est la Bible du point de vueTrenet. Il a fait des entrevues avec les gens maintenant défunts, qui l'ont connu dans sa jeunesse. Monsieur Cannavo, c'est un homme de grandeur, qui sait bien que la vie privée est justement ca - privée, comme Charles l'a toujours voulue. Si nous l'aimons, c'est parcequ'il nous laisse des chansons pour la vie - une facon de vivre, il nous dit jamais comment aimer,seulement qu'il faut aimer.

Trenetement.

Ann

 
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Membre senior




Messages: 11
Inscrit(e) le: 25/9/2002
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  Posté le 4/12/2002 à 16:00
Je comprends, merci.
Alors, je pose une autre question. Qu'est-ce que l'"affaire des ballets rose"? Je n'en sais absolument rien, on l'en parle comme si on parlait de la peste. Qu'est-donc à la fin??

 
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Administrateur




Messages: 232
Inscrit(e) le: 21/6/2002
Statut: Déconnecté(e)

  Posté le 4/12/2002 à 23:52
Heureux de te retrouver sur ce site, Florian ! Merci pour ta fidélité.

Tout à fait d'accord avec Ann, le livre de Cannavo peut être considéré comme la biographie la plus complète consacrée au Fou Chantant. Je te conseille également "L'âme d'un poète" de Jacques Pessis qui appporte une vision originale sur l'artiste et sa philosophie du bonheur. Tu trouveras les références de ce livre dans la rubrique "Sa bibliographie" ... mais j'ignore s'il est toujours disponible ?
Il y a aussi l'ouvrage de Bernard Revel ("La Folle Jeunesse de Charles Trenet"), qui a donné deux extraits de son livre pour notre portail.

Ann a raison lorsqu'elle parle de la discrétion de Charles à propos de sa vie privée et je ne suis pas très chaud pour remuer cette histoire. Pourtant, je pense qu'il est salutaire de le faire pour remettre les pendules à l'heure... et te permettre de clouer le bec à ceux qui font des insinuations malveillantes lorsque tu évoques le grand Charles.

C'est dans le livre de Bernard Revel que j'ai trouvé la narration de cette triste histoire qui débute le 13 juillet 1963 :
"Ce jour-là, Charles Trenet est écroué à 20h30 à la maison d'arrêt d'Aix-en-Provence. Son secrétaire, âgé de 18 ans, vient d'avouer avoir joué le rôle de "rabatteur" pour attirer chez le chanteur, au domaine Les Esprits, des adolescents. Charles Trenet est inculpé d'attentats aux moeurs sur la personne de 4 mineurs de moins de 21 ans (mais ayant plus de 18 ans). Le chanteur nie tout en bloc. (...) Il restera 28 jours en prison. (...) Revenant sur les accusations portées contre lui, il affirme (...) : "Je suis victime d'un coup monté. Mais j'ai des preuves irréfutables." (...) Beaucoup de bruit pour rien, finalement : l'affaire se terminera pas un non-lieu."

A bientôt, Florian... peut-être pour un article ?

Votre webmaster.

 
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Membre senior




Messages: 11
Inscrit(e) le: 25/9/2002
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  Posté le 5/12/2002 à 19:21
quote:
A bientôt, Florian... peut-être pour un article ?




J'y travaille, j'y travaille...

 
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Trenetophage




Messages: 176
Inscrit(e) le: 25/6/2002
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  Posté le 7/12/2002 à 22:14
Mon père, grand admirateur de Trenet, a cessé de l'être après ce procès...
Etant plus jeune, j'ai laissé de côté cette "affaire" pour ne m'intéresser qu'à l'artiste.
Lequel, du reste, n'a jamais rien caché de ses tendances homosexuelles-voire pédophiles- dans ses chansons. Ecoutez, p.ex. "Pelouses sportives", chanson peu connue, admirable sur le plan mélodique et ouvertement pédérastique...

 
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Trenetophage




Messages: 53
Inscrit(e) le: 25/9/2002
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  Posté le 10/12/2002 à 16:37
Pour revenir aux interrogations de Florian sur la bibliographie à propos de Trénet, je me permet de signaler 2 livres: celui de Pascal Bussy "Charles Trénet" aux éditions Librio, qui est, à mon sens, simple, clair, précis, efficace et récent ce qui nous offre des anecdotes allant jusqu'aux toutes dernieres années de la vie deCharles (en plus, il n'est pas cher: 1€52!!)
Le second livre est celui de Stéphane Hoffman intitulé "Le grand Charles" (chez Albin Michel); son approche est très particulière et fait exploser les carcans de la traditionnelle biographie ce qui le rend très agréable à lire; de plus, malgré l'admiration immodérée qu'il porte à Trénet, l'auteur n'hésite pas à prendre du recul et à évoquer les années de gloire comme les années sombres. C'est plus une reflexion sur l'homme et son oeuvre qu'une simple biographie.
Mais bon , ce ne sont que des avis personnels et peut etre que d'autres Trénetophiles voudront en débatre...!

 
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Non enregistré


  Posté le 5/7/2003 à 22:13
Cher Florian, en fait de ballets, il s'agit de ballets bleus...qu'il serait ridicule de nier comme a tenté de le faire bêtement P.Sevran à la télé lors du décès de C.T ça a existé et celà n'enlève rien, mais n'apporte rien non plus au TALENT de C.T.
Lors de son récital au théâtre de l'Etoile à Paris en 1962 environ, un jeune garçon que C.T avait ramené de Savoie et qui lui servait de boy à cette époque, conduisait dans la loge les jeunes demandeurs d'autographes, mais, lorsque la foule des admirateurs était passée celà aussi pouvait ressembler au rabattage effectué à Aix par le nommé Richard ?(si ma mêmoire est bonne). Si C.T a donné à travers des chansons un éclairage sur ses orientations ce n'est qu'à la fin de sa vie, car en 1962 et avant il a déclaré à plusieurs reprises se marier pour couper court aux rumeurs infondées... Mais on l'aime bien.

 

____________________

 
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Trenetophage




Messages: 176
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  Posté le 7/7/2003 à 13:04
Bleu ou rose ?

Il me semblait que c'était des ballets roses, avec des gitons en jupettes gréco-romaines bien en-dessous de 18 ans...

Bon, cela n'enlève rien au talent de Trenet.

C'est même ass ez hilarant. On se croirait dans un banquet de Pétrone.

J'avais un copain de Fac de droit dont les parents tenaient un hôtel à Perpignan. Trenet y venait, maquillé de manière outrancière et entouré d'une cour de jeunes gens. Ce copain voulait être commissaire de police !!! Imaginez que Trenet ait été au courant, lui qui fuyait les gendarmes...


 
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Non enregistré


  Posté le 16/3/2005 à 20:23
on parle de ballets roses quand il s'agit de petites filles et de bleus pour les petits garçons
 
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Trenetophage




Messages: 34
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  Posté le 17/3/2005 à 23:59
Quelle belle formule que celle d'Ann : ne pas dire comment aimer, mais bien qu'il faut aimer. Cela peut résumer l'oeuvre de Charles.
"Dis-moi je t'aime
Quel beau roman
Dis-le moi même
Même si tu mens
J'ai pour ce thème
Du sentiment
Dis-moi je t'aime
Dis-le moi vraiment".
La face nocturne de Charles a toujours produit un effet certain sur ses admirateurs, surtout lorsqu'il l'ont découverte tardivement (ce fut mon cas).
Les réactions peuvent être très diverses.
Le rejet en bloc, car on croit l'homme éloigné de l'artiste que l'on aime.
La curiosité (quels sont les faits, et cela peut-il se retrouver dans les chansons) : en dessous des textes, n'y aurait-il pas quelques allusions sexuelles, voire homo-sexuelles? On se souvient de plusieurs commentaires du Jardin extraordinaire, les Pelouses sportives, L'abbé à l'harmonium, bien sûr, et d'autres....Pour ma part, je préfère évoquer l'une de mes chansons préférée : "Où vas-tu chaque nuit?". Je me suis toujours dit que le destinataire réel de ce poème était un homme, et dès lors, je l'ai trouvée ô combien plus belle (et cela, sans aucun rapport avec mes préférences, puisque je suis hétérosexuel) et forte.
Les faits, donc. Ballets roses, ballets bleus, jeunes éphèbes, secrétaires rabatteurs, comment faire le départ entre les mythes et la vérité?
Il faudrait reparler du contexte homosexuel de l'époque, et dire à quel point cette sexualité s'inscrivait obligatoirement dans une marge, bien plus encore qu'aujourd'hui, où nos sociétés sont de plus en plus libérales.
Ce qui me semble important est que Charles, tout en ayant avec raison préservé sa vie privée, elle ne regardait que lui, en a laissé quelques traces, quelques pépites, déposées avec soin dans l'écrin souvent rieur de ses chansons.
Le livre de Jacques Pessis, cité par Dominic, et à mon sens complémentaire de celui de Cannavo, donne quelques informations intéressantes, en particulier sur les projets de mariage et les amours malheureuses de Charles. Une fois ces choses connues, les chansons apparaissent telles des appels à aimer d'autant plus bouleversants que parfois, au fil de l'existence de Charles, ils restèrent sans écho.
Le bel article "Charles, le sexe de l'ange" le dit bien : arrêtons de chercher. L'essentiel est ailleurs.
Le côté sulfureux de Charles est ce qui le rend intéressant, car elle l'humanise, et fait fonctionner la poésie comme un masque qui, tantôt se moule exactement dans les plis du visage, tantôt arborre une expression contraire, par cette légèreté qui est la politesse du désespoir. En ce sens, je suis complètement en opposition avec l'auteur de l'article (qu'il me pardonne, j'ai oublié son nom) "La mer danse comme un pied". J'en résume brièvement le propos : en gros, seule la discographie 1935-1945 mérite d'être conservée. Voilà du swing. Ce qui vient après, comme "La mer" ou "Douce France" serait de moindre qualité. Je présenterai la chose autrement.
De 1937 à 1945, Charles fait feu de tous bois et insuffle à la chanson une pointe de Jazz, la révolutionne. Puis, avec "La mer", et d'autres très beaux poèmes comme "Seul, depuis toujours", essaye une veine lyrique, qui à mon avis déplaît à notre auteu parce qu'elle vient rompre l'image d'un fou chantant et sautillant qui mit sans dessus-dessous l'ABC. Or, cette nouvelle manière correspond à l'émergence d'une tendance à la mélancolie, où Charles laissera parler son coeur triste. Mais le swing n'est pas absent : témoin cet autre chef d'oeuvre inconnu "Quand descend le soir".
On voudra bien noter que, dès lors que les textes mêlent de plus en plus des registres antagonistes, ainsi que le faisaient déjà "Je chante", gai récit d'un suicide, ou "Les gendarmes s'endorment sous la pluie", pastorale cachant un meurtre fait par l'idiot du village. Pour résumer, plus Charles avance dans sa production, plus il me semble acquérir de liberté dans l'expression des diverses voix qui parlent en lui. Certes, ses chansons restent gaies (joyeuses! pas d'ambiguïté) : qui n'a pas été habité, soulevé, revigoré par "Y a d'la joie" ou 'Tout me sourit"? Mais nombre d'elles se teintent d'une autre couleur, et disent toute la complexité de l'homme.

Charles est un jardin extraordinaire qui ne cessera pas de faire pousser des marguerites sur nos lèvres

 
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Trenetophage




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  Posté le 19/3/2006 à 22:16
Bien d'accord avec vous

En 1945, la mode du swing était passée de...mode. Les grands orchestres swing, américains ou français (Ray ventura) disparaissent. Même Count Basie de 45 à 52 ne fonctionne plus qu'en effectif réduit.

Pour la chanson, c'est pareil. Johnny Hess (" je suis swing, zazou")disparait après 45.

Le public veut autre chose après l'épouvantable période 40-45 : une musique plus tranquille, avec un swing discret.

Si on joue la partition de la Mer, avec sa "pompe" à la main gauche, c'est swing. Si on ralentit le tempo, c'est différent.

Le coup de génie de Trenet et de son arrangeur et de Raoul Breton, c'est le tempo ralenti et l'orchestration avec choeur.

L'artiste était en symbiose avec son époque.

 
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