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LA MAISON EST A VENDRE...
le 04 Oct 2005 - 12:04
Sur l'homme... par Dominic Daussaint

Le site www.residences-immobilier.com l’annonce sur le net : la propriété de Charles Trenet, sur la Côte d’Azur et le long de ces « golfes clairs » qu’il chérissait tant, est aujourd’hui à vendre. Avis aux amateurs ! Des amateurs fortunés, car il faudra tout de même débourser près de 4.000.000 euros pour devenir l’heureux propriétaire de ce bien : Surface totale : 400 m2 sur quatre niveaux reliés par un ascenseur, un appartement de gardien, une piscine de vingt mètres de long et un parc de 6000 m2.

Cette actualité immobilière nous donne l’occasion d’évoquer la maison-paquebot, sur les hauteurs d’Antibes – Juan-les-pins, que l’on devine depuis la route et qui disparaît devant un épais portail émeraude haut de six mètresdeux lions de pierre, installés de chaque côté, fixent le passant. Deux statues que l’on retrouve dans « La Belle et la Bête », un clin d’œil au réalisateur et complice Jean Cocteau.

J’ai rêvé de vivre dans des chaumières, je me suis construit des palais, il faut bien que je m’en contente se plaisait à répéter l’artiste. Entre les récitals et les voyages, Charles Trenet aimait se balader entre ses propriétés. Jacques Pessis, dans sa belle biographie « L’Âme d’un poète », évoque d’ailleurs ces vagabondages, rythmés par les saisons :
Pas question de manquer, dans sa villa en forme de paquebot de Juan-les-Pins, l’épanouissement des mimosas au début du printemps ; en automne ou en hiver, rien de plus enivrant, à l’entendre, que de marcher sur la plage de Canet-en-Roussillon, au pied d’un immeuble moderne où il possède un duplex, et qui domine une promenade récemment rebaptisée « Avenue Charles Trenet ». L’été, à l’heure des grandes chaleurs, il aime plutôt se partager entre ses propriétés d’Aix-en-Provence et de Narbonne et, lorsqu’il remonte vers la capitale, il s’installe à Nogent-sur-Marne dans un modeste appartement, juste à côté d’un port qui, luxe suprême, porte également son nom.

La maison natale du poète, à Narbonne (aujourd’hui transformée en musée), tout comme celle, tout aussi mythique de La Varenne (vendue en 1986), sont bien connues. En revanche, ses autres demeures sont restées plus discrètes : c’est le cas pour la petite maison de Perpignan, qu’il tenait de son père ou du véritable château qu’il avait aménagé sur une colline d’Aix-en-Provence, le Domaine des Esprits .

Que reste-t-il de tout cela ?
Selon nos informations, après le décès de Charles Trenet, presque tout à été vendu,. Sans doute son héritier, Georges El Assidi, dût-il faire face à de monstrueux droits de succession.

Il restait « La Carrière », nom que Charles avait donné à l’imposante bâtisse-paquebot, aujourd’hui proposée à la vente. En lui donnant ce nom, pensait-il à sa propre carrière alors débutante ou à la carrière de pierre qui se trouvait jadis à proximité du site ?

A ses débuts, avant la guerre, Charles était très proche de Mistinguett. C’est elle qui va lui donner l’idée de placer ses premiers cachets en investissant dans un terrain sur la Côte d’Azur, tout près d’une villa que « la Miss » y possèdait. Charles en dessine lui-même les plans, conquis par les travaux d’un architecte très en vogue à l’époque et qui reste célébrissime, Le Corbusier.

Dans son article lié à la vente du bien, Laetitia Rossi nous livre une description très imagée :
Cela donne un immense paquebot sur quatre niveaux. On y retrouve les thèmes chers au maître suisse : des toits-terrasses, une absence totale de hiérarchie entre les façades, des fenêtres structurantes et, bien sûr, la pureté du trait. Le blanc s’impose naturellement. Maurice Besset, dans « In Le Corbusier », écrivait : « Si la maison est toute blanche, le dessin des choses s’y détache sans transgression ». Une véritable roue de marin, une échelle de bois et des hublots renforcent la référence au bateau. Surprenantes également, les couleurs : rouges, l’allée de réception et les terrasses, pourpres également, les lignes qui s’élancent vers le faîte, mais aussi vertes et bleues. Autant de teintes reprises à l’époque sur les volets. Ces aplats donnent au bâti son caractère et appuient sa géométrie. Le navire se dresse dans son habit de béton au cœur d’un jardin à la sophistication subtile.

Charles disait :
J’ai deux maisons qui m’appartiennent à Aix-en-Provence et à Juan-les-Pins, et une troisième à Narbonne, à laquelle j’appartiens.
Pourtant, Jacques Pessis n’hésite pas à affirmer que « La Carrière » serait la maison préférée de Charles et raconte que, si les travaux ont commencé en 1938, sous la supervision de son mentor Albert Bausil, le poète ne commencera à y habiter qu’en 1951, à son retour des Etats-Unis.
Et Trenet de se souvenir : En juillet 1940, alors que l’aménagement est à peine achevé, ma villa se trouve réquisitionnée. Elle va être occupée, jusqu’à la fin de la guerre par le directeur de la Compagnie du gaz. J’en retrouve la propriété, mais la décoration et les peintures sont à refaire, les occupants n’ayant absolument pas pris soin des lieux. Je pars ensuite pour l’Amérique, en ayant toutefois laissé des directives : remise à neuf des trottoirs et construction de terrasses supplémentaires. A mon retour des Etats-Unis, je retourne en ces lieux et découvre que l’ensemble a maintenant l’apparence d’un paquebot. Je pose aussitôt sur la porte de ma chambre, une plaque sur laquelle j’ai fait graver « Cabine Boy ». Elle y figure toujours…

Y figure-t-elle toujours aujourd’hui, cette fameuse plaque ? Je l’ignore mais, toujours dans sa description, Laetitia Rossi nous fait visiter les lieux : Si Charles Trenet s’est éteint en février 2001, l’intérieur a conservé les traces de son passage. Nulle surprise de découvrir la cuisine en lambris de bois comme les salles de bains. Quelle émotion de pénétrer dans le bureau. L’œil est happé par le piano. Un Molière, une dédicace des Frères Lumières, un 7 d’Or, une Victoire de la Musique, le Prix Grand Siècles, un disque de platine… Et le chapeau à bord mou. La présence du roi du music-hall, de l’homme de scène, du génie de la poésie et du swing est palpable. Devant l’escalier, on est arrêté par un portrait de Charles Aznavour, signé Laffite. Et l’on découvre que Trenet, loin de se contenter de faire danser la France, s’adonnait également à la peinture. Ses œuvres accompagnent la montée des marches. Premier niveau : la chambre de sa mère, l’ancien salon de lecture, la salle à manger ; deuxième : ses quartiers ; troisième : une pièce de nuit et dernier étage : la salle de sport. Elle donne sur la cime de deux cyprès, plantés il y a soixante-sept ans en l’honneur de Trenet et de Cocteau.

Espérons pour notre part que le nouvel acquéreur veille à respecter l’esprit du Maître en ces lieux !

Mes remerciements à M. Eric Bernt, Directeur des publications pour www.residences-immobilier.com , qui nous a autorisé à reproduire des extraits du texte de Laetitia Rossi et nous a envoyé ces magnifiques clichés ensoleillés réalisés par Edith Andreotta.

Sources : « L’Âme d’un Poète » de Jacques Pessis – Librairie Plon - Paris - 1993
 
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