JACQUES CHANCEL : ENFIN LE RETOUR DU « GRAND ECHIQUIER », par Michel
Radenac.
A 60 ans passés, ce fou de musique, juge notre télé la meilleure du
monde.
« Je déteste les fausses valeurs, les produits fabriqués, ces pseudo
vedettes qui font un petit tour avant de s’en aller mais occupent les
écrans, le temps d’une mode. »
Depuis 30 ans qu’il fréquente ses deux maîtresses, radio et télévision,
Jacques Chancel n’a pas varié dans ses sentiments. Et il le prouve une
nouvelle fois dans cet « Echiquier de la nuit » qui ressemble comme un
frère aux 350 « Grand Echiquier », diffusés de 1972 à 1989, l’année où il
est devenu directeur de l’antenne de FR3.
L’échiquier, le retour ? « Pas question », répond-i l spontanément en
précisant que d’autres, à l’étage de la direction, y ont pensé. « Sauf s’il
s’agit d’une émission trimestrielle (et non mensuelle), qui rythmerait les
saisons. Dans ce cas, pourquoi pas ? »
Un regret : ne pas avoir reçu Maria Callas
A 68 ans passés, le Pyrénéen aime plus que jamais découvrir un jeune
talent, une personnalité originale, la face cachée d’un personnage déjà
connu. A l’instar de l’artiste français Georges Prêtre, qui a triomphé à la
tête des meilleurs orchestres, de New York à Saint-Pétersbourg, via Berlin,
mais n’est pas prophète en son pays. Ce soir, Jacques Chancel a voulu qu’il
dirige l’Orchestre national de France. « Je l’avais déjà invité à « Grand
Echiquier » avec Maria Callas qui vivait alors une séparation douloureuse.
Sur le conseil de Georges Prêtre, je l’ai appelée au téléphone. Elle m’a
répondu qu’elle ne chanterait plus jamais. Notre liaison téléphonique a
duré un an mais je ne l’ai jamais rencontrée. »
Souvenirs, souvenirs… Jacques Chancel en avait rapporté une partie dans un
livre luxueux paru aux Editions du Chêne en 1983. On y découvre avec
étonnement que Gilbert Bécaud désirait rencontrer Mao Tsé-Toung mais que la
réponse est arrivée deux bons mois après la diffusion du programme.
Georges Brassens, le premier invité de « Grand Echiquier », souhaitait
avoir autour de lui les dix plus grands guitaristes du monde afin de
prouver qu’il n’écrivait pas toujours les mêmes musiques. Alexandre Lagoya
avait déjà accepté quand l’auteur du « Gorille » a supplié : « De grâce,
abandonnons tout cela, je vais me ridiculiser, mes musiques n’existent pas
et n’ont jamais existé, c’est Brassens qui s’offre de pauvres notes à bout
de voix. » Il avait tort. Et Charles Trenet qui avait imaginé de boxer
contre Salvador Dali mais s’était réconcilié avec lui sur le plateau… «
Nous aurions dû laisser tourner les caméras durant ces heures de
préparation », regrette aujourd’hui Jacques Chancel. Comme il n’est pas
homme à cultiver la nostalgie, il préfère évoquer les séquences que les
télévisions étrangères continuent de lui emprunter quand elles rendent
hommage à Pavarotti, Karajan, Rubinstein. Entre autres. Une image s’impose
alors à lui. Celle de Mikhaël Rudy retrouvant l’URSS après douze ans
d’exil. « Dès qu’il s’est mis au piano, tout le Grand orchestre de Moscou
s’est levé pour rendre hommage à l’homme qui avait choisi la liberté. »
Les temps ont changé. En France aussi. Si André Flédérick, le réalisateur
et ami, reprend une nouvelle fois les manettes, les superbes studios des
Buttes-Chaumont ont disparu.
« Heureusement, les qualités acoustiques du « 103 » de la Maison de la
Radio qui nous accueille permettent la retransmission en stéréophonie sur
France-Musique. » Cadeau d’un mélomane à d’autres mélomanes.
« Je suis un boulimique de la télévision »
Jacques Chancel est fou de musique, de toutes les musiques. « Il faut avoir
de la gourmandise, être curieux. Je pense qu’il ne faut pas montrer au
public uniquement ce qu’il aime mais ce qu’il pourrait aimer. » Bien qu’il
n’aspire à aucun poste de direction, l’ancien délégué général de France
Télévision ne se fait pas prier quand on lui demande de juger les
programmes. « Je suis un boulimique. Beaucoup de gens se regardent eux, moi
je regarde tout : les chaînes hertziennes, le câble. Je connais toutes les
télés du monde et je peux dire que la française est de très loin la
meilleure. Ce qui n’empêche pas de devoir s’améliorer, surtout en matière
de variétés. Où sont les Bedos, les Devos ? Ailleurs. Loin de ceux qui font
du prêt-à-rire vulgaire. » Alors, pourquoi pas un retour de « Grand
Echiquier » réclamé dans une quinzaine de lettres adressées chaque jour à
Jacques Chancel, « Grand Echiquier » dont Nagui confie s’être inspiré pour
imaginer « Taratata » ?
Pour les images, voir Facebook la page de Jacques Chancel.
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