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Jusqu’au bout en effet, jusqu’à cette sombre journée du 2 mars 1943 où il s’éteint dans la misère, seulement entouré de quelques amis, Albert Bausil aura exalté la beauté de la jeunesse et le souffle de l’espérance. Cet extrait de l’un de ses textes, « Enthousiasme », donne un bon aperçu de sa philosophie toujours positive. Surtout si l’on songe que ce texte a été écrit en 1941, dans une situation internationale désastreuse, au cœur de la déflagration mondiale, et alors que lui-même touche le fond de l’abîme.

« Fais ta vie. N’attends rien des autres. Crée-toi.
Ton père et ta mère t’ont créé de chair. Crée-toi d’âme. Forge-toi.
Débarrasse-toi des habitudes, des préjugés, des conseils intéressés, des idées toutes faites.
Regarde. Écoute. Médite. Compare.
Et pars.
(...) Qui te prouve que tu as raison? Toi! Ta raison peut te tromper. Le cœur ne se trompe jamais.
La poésie, c’est l’aristocratie de l’esprit; l’enthousiasme, celle du cœur.
Vois-tu, mon vieux, il se peut que tu te trompes, mais si tu es sincère quand tu te trompes, tu ne te trompes pas.
Et puis! Que celui qui ne s’est jamais trompé te jette la première pierre.
Une fois, un poète a fait une chanson qui s’appelait “ Je chante ”. Ce n’était qu'une chanson. Mais c’était la plus belle des professions de foi. Transpose-la. Change les paroles. A la place de la poésie de l’esprit, mets-y la poésie du cœur - la vraie. Chante… »

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